Des trois concerts programmés à Ortaffa, Saint-Cyprien et le Barcarès, c’est Ortaffa qui a rompu le silence. Car l’éclipse de deux ans qui a interdit toute représentation publique de la culture, n’a pas vaincu la résistance. Il y avait comme une urgence artistique.
Avec en reprise les chants de la Nativité, ce premier concert inaugurait une double re-naissance.
Deux grands artistes se sont joints au chœur Tutti Canti pour cette fête.
Comment présenter Alexandre Guerrero si ce n’est par son naturel, son accueil à toute épreuve et sa générosité sans limite. Son chant n’est que l’expression de sa joie de vivre. Son pianissimo est un silence qui s’éveille et, dans sa toute-puissance, sa voix envahit l’espace, non pour le conquérir mais pour le séduire.
Il fallait une pianiste d’exception comme Stéphanie Fontanarosa pour s’effacer devant une telle voix tout en l’introduisant, tout en la soutenant sans passer par-dessus le chant. Elle fait partie de ces accompagnatrices pour qui affirmer une présence soutenue n’est pas incompatible avec une intimité partagée.
Moments tout aussi intenses quand le chœur a rejoint les deux solistes.
Eloise Aymerich a dirigé avec une grande intelligence l’ensemble Tutti Canti, sachant donner la réplique au soliste ou renforcer son chant, le tout dans un équilibre de voix toujours bien inspiré.
Le Cant dels ocells a été le point d’orgue de ce concert. Cet hymne de l’âme catalane, introduit par Alexandre Guerrero dans un crescendo puissant puis rejoint par le chœur, a trouvé toute sa plénitude dans la polyphonie des quatre voix de l’ensemble.
Les applaudissements fournis qui ont suivi marquaient autant le succès de ces soirées que l’espoir d’une liberté retrouvée.
Le 18 décembre 2021
Jacques Marmayou
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